L’adoption, qu’elle concerne des enfants du Québec ou d’ailleurs, est un parcours fort et transformateur. En ce mois de sensibilisation à l’adoption, nous vous offrons un regard éclairé sur les différentes équipes du CCSMTL qui, avec dévouement, accompagnent les familles dans leur démarche, et les enfants dans ce parcours de vie.
Rougeole
Plusieurs cas de rougeole ont été déclarés au Québec, dont certains à Montréal. Dans le contexte d’une hausse du nombre de cas, la Santé publique rappelle que la vaccination demeure le meilleur moyen de se protéger contre la maladie.
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Quand naissent les familles
Un soutien essentiel pour les familles
L’accompagnement des familles adoptantes est un processus rigoureux, mené par des professionnels et professionnelles engagé.e.s, comme Catherine, travailleuse sociale. Après avoir travaillé auprès des aînées et des personnes autistes ou vivant avec une déficience intellectuelle, son rôle au sein de l’équipe d’adoption est venu enrichir son parcours de manière aussi inattendue que précieuse.
Tout sourire, elle nous lance : « Le meilleur emploi du CIUSSS, c’est moi qui l’ai! ». Dans l’équipe des adoptions internationales, son travail auprès des familles s’étend sur des années, allant de la réflexion initiale des futurs parents à l’accompagnement jusqu’à la majorité de l’enfant.
Tout commence par une formation intensive de quatre jours, où les personnes souhaitant adopter sont sensibilisées aux nombreux aspects de l’adoption internationale : le deuil de la parentalité biologique, la construction de l’attachement, la préparation à la proposition d’un enfant, et plus encore. Ce travail en amont est crucial pour bien préparer les futures familles.

« On est là pour leur donner de l’information, mais surtout pour pousser leur réflexion. Il y a beaucoup de théorie, mais cela n’a rien d’un cours magistral! », explique Catherine.
Puis, si les postulants et postulantes poursuivent leur démarche, Catherine et son équipe leur font passer une évaluation psychosociale approfondie : « C’est très complet, on revient sur l’enfance et l’adolescence des futurs parents. ».
Après l’arrivée de l’enfant dans sa famille, l’équipe de Catherine reste un soutien actif. Des ateliers sont proposés pour aider à renforcer les compétences parentales et favoriser le développement de l’enfant.
Elle organise également des visites à domicile pour évaluer l’intégration de l’enfant, répondre aux interrogations des parents, et garantir que tout se déroule harmonieusement. Ces rencontres permettent aussi d’observer la création progressive des liens familiaux. L’accompagnement ne s’arrête pas là. Au fil des années, elle soutient les familles dans toutes les sphères du développement de l’enfant : identité, questions sur ses origines, défis scolaires ou sociaux.
Un travail de longue haleine, et un accompagnement humain à l’appui de toutes les étapes du cheminement complexe que suivent toutes les familles adoptantes et leurs enfants.
Ressource de type familial banque mixte : transmettre son expérience
La banque mixte est une structure qui offre une solution temporaire aux enfants qui ne peuvent rester dans leur famille biologique. Ces enfants sont placé.e.s dans des familles d’accueil, mais leur situation est suivie de près.
Dans certains cas, si l’évolution du dossier montre que le retour dans la famille biologique n’est pas possible ou souhaitable, les parents ayant accueilli l’enfant en famille d’accueil peuvent envisager l’adoption. Ainsi, selon le parcours de l’enfant et des familles d’accueil, celles-ci peuvent devenir les parents adoptifs, offrant à l’enfant un foyer permanent et stable.
Annie occupe un poste clé à l’accueil des familles postulantes, que ce soit pour les banques mixtes ou les adoptions québécoises régulières. Plus qu’un travail, son rôle est une véritable passion. Avant d’intégrer l’équipe en juillet dernier, elle s’investissait déjà dans le domaine, en tant que bénévole dans des organismes liés à l’adoption.
Elle-même mère adoptante, Annie a vécu à la fois l’expérience de la banque mixte et celle d’une adoption internationale, ce qui lui a donné un bagage riche qu’elle souhaitait partager avec ceux qui entreprennent ce type de démarche.
Elle explique avoir ressenti un réel besoin de s’impliquer, car l’adoption est souvent mal comprise.
« Les gens voient ça comme une belle histoire de conte de fées, mais c’est aussi un cheminement rempli de moments difficiles.»

Grâce à son expérience, elle transmet une vision réaliste de l’adoption, alliant empathie et pragmatisme. Pour elle, bien plus qu’un métier, c’est un accomplissement. « Ce que j’aime le plus, c’est pouvoir transmettre mon bagage et mon expérience », confie-t-elle avec passion.
À la recherche de ses origines
L’adoption, c’est aussi ceux et celles qui cherchent à en savoir plus sur leur lien de sang. Derrière chacune de ces démarches, toute une équipe œuvre en coulisses.
Alexandra, technicienne en travail social au riche parcours professionnel, évolue au sein du service Antécédents retrouvailles depuis 5 ans.

« Antécédents retrouvailles, c’est comme LA pièce de puzzle manquante que l’on vient poser dans la vie des personnes qu’on accompagne. C’est un énorme privilège de faire partie de cela. »
Elle se remémore particulièrement une histoire heureuse : celle d’un homme âgé et malade qui ignorait avoir eu un enfant. Un matin, il a appris cette nouvelle bouleversante et, au fil des discussions, a accepté de rencontrer sa fille adoptive. Leur rencontre a marqué le début d’une relation solide. Aujourd’hui, père et fille partagent un lien très fort.
Un long parcours vers les retrouvailles
Elle nous explique que son équipe possède des archives allant jusqu’aux années 1940, à l’époque des crèches, et a l’importante tâche de gérer et transmettre les informations qu’elles contiennent. Pour accomplir son minutieux travail d’enquête, l’équipe peut compter sur une recherchiste à temps plein, chargée de mener des investigations approfondies et rigoureuses pour valider les informations. Ce travail exigeant est appuyé par deux autres membres de l’équipe.
Tout commence par le résumé des antécédents sociobiologiques : le demandeur ou la demandeuse a alors accès à un rapport décrivant la personne recherchée, avec peu d’informations nominatives. Un suivi est assuré après la remise du rapport et, si le demandeur ou la demandeuse souhaite poursuivre sa démarche, des informations supplémentaires peuvent lui être fournies.
Ensuite, il ou elle peut décider d’entrer en contact avec la personne ou les personnes recherchées et d’organiser une rencontre.
Vient ensuite le temps de communiquer avec les personnes retrouvées. Le travail préparatoire d’Alexandra est la clé de la réussite de l’initiative de retrouvailles de ces familles qui ne se connaissent pas.
Elle nous explique : « Je privilégie toujours les communications téléphoniques. Ça me permet d’utiliser tous les outils à ma disposition : ma voix, mon ton, mes mots, pour rassurer les personnes qui pourraient hésiter. Je m’assure également de leur donner un maximum d’informations pour qu’elles se sentent en confiance. »
Nous rencontrons Alexandra dans un espace chaleureux et convivial : le bien nommé « salon des retrouvailles » où se réunissent les membres des familles qui se retrouvent pour la première fois. C’est ici qu’Alexandra a le privilège d’assister aux premiers instants entre les personnes engagées dans cette démarche et de voir se tisser des liens précieux.
Le plus grand bonheur d’Alexandra, c’est de recevoir des nouvelles des personnes qu’elle a accompagnées. Bien qu’elle ait parfois l’impression de n’être présente dans leur vie qu’un court moment, elle sait que cet instant, unique et profondément marquant, reste gravé dans leur mémoire.
Merci à Catherine, Annie,Alexandra et leur équipe,qui chaque jour créent des familles en réunissant des parents et des enfants du Québec et d’ailleurs.