L’équipe Enfance jeunesse de la direction du Programme jeunesse du CCSMTL suit, depuis plusieurs années, un jeune aux prises avec l’anxiété et ses parents.
Quand cet enjeu a eu des conséquences importantes sur sa santé et sur sa vie, le jeune adolescent a pu compter sur le soutien sans faille de son intervenante et de sa famille.
À quelques jours de la fête des Pères, son papa a partagé une partie de leur histoire et de leur parcours en santé mentale.
Alternatives à l'urgence
Pour un problème de santé mineur (non urgent), il existe d'autres options que l'urgence.
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Fêtes des Pères : un papa toujours là
Un papa, c’est toujours là
Devenu père quelques mois à peine après son arrivée au Canada, le père de famille ne s’attendait pas à jouer ce rôle si vite, sans même avoir eu le temps de prendre ses marques à Montréal et en pleine recherche d’emploi, il s’est investi dans sa paternité dès les premiers instants de vie de son enfant, tout naturellement.
Aujourd’hui citoyen canadien et père de 2 fils nés ici, il a construit sa nouvelle à son image : un emploi qui le passionne, une famille soudée et une présence rassurante en tout temps pour ses enfants.
Il précise : «Ma définition du père, c’est être toujours là, dans toutes les situations. C’est aussi accepter de faire des erreurs et les assumer, mais surtout de toujours faire ce qu’on pense être le mieux pour ses enfants.»
Quand le bambin est tombé gravement malade, à 2 ans, et a connu ses premiers enjeux de santé mentale à la suite de sa maladie, cette famille a pour la première fois fait appel aux services du CLSC de Verdun pour soutenir leur enfant. À plusieurs étapes de sa vie, le petit a bénéficié d’un suivi auprès d’une psychologue, d’une psychoéducatrice, et maintenant d’une travailleuse sociale du programme Enfance Jeunesse.
Depuis quelques années, son anxiété a de lourdes conséquences sur sa vie et sa santé physique. Dès les premiers signaux d’alerte, son intervenante de l’équipe Enfance Jeunesse a mis en place un suivi solide. En plus de coordonner l’ensemble des services en santé mentale que reçoit celui qui est maintenant un jeune adolescent et de s’assurer du bon déroulement de sa scolarité et de sa vie familiale, elle accompagne désormais ses parents dans leur parcours, pour les aider à prendre soin de leur propre santé et à garder le cap.
Oser prendre soin de soi
Issu d’une génération d’hommes qui n’a pas toujours été sensibilisée à l’importance de la santé mentale, le papa n’a pourtant pas hésité à entamer un suivi pour son enfant. Il raconte : «J’ai 40 ans, et pour beaucoup d’hommes de ma génération, “santé mentale” est un mot nouveau. On est nombreux à avoir eu des soucis de santé mentale, mais on ne le savait pas. On n’a pas demandé d’aide.
De mon côté, ça a commencé indirectement, avec mon fils.»
Aux côtés de son fils à chaque étape de son parcours, il a dû s’adapter et entamer un suivi personnel, lors duquel il s’est beaucoup remis en question. Jusqu’à douter de sa capacité à être un bon parent. Aujourd’hui, le père de famille rencontre l’équipe très régulièrement dans le cadre d’un suivi individuel et d’un coaching familial.
«Quand notre enfant rencontre ce genre de problème, on perd facilement confiance en soi. Forcément, on se sent coupable et on a l’impression que c’est à cause de nous que notre enfant va si mal.
Et d’un autre côté, on est tellement concentré sur son enfant et ses proches qu’on s’oublie. C’est comme une fuite en avant. Pourtant, on a toujours besoin d’aide.
On a eu la chance d’être tombé.e.s sur une intervenante extraordinaire. Elle savait qu’on vivait des moments difficiles en tant que parents.
Je n’ai pas eu besoin de demander de l’aide, je l’ai reçue. Et j’en avais besoin.»
Du soutien pour avancer
Toujours présent auprès de sa famille et de ses enfants, il a appris à prendre aussi soin de lui-même. Grâce aux suivis, mais aussi à son travail d’introspection permanent, il sait qu’il existe toujours des solutions.
«Le travail que je fais pour ma famille, je le fais aussi pour moi maintenant. Ça rouvre des cicatrices, ça fait remonter des choses… Tout est lié! Quand mon fils va mieux, moi aussi je vais mieux. Les conseils que l’on nous donne m’ont permis de reprendre confiance. Et le suivi m’a redonné de l’espoir.»
Malgré la difficulté qu’ont parfois les pères, et les hommes, à aborder le sujet sensible de la santé mentale, il sait que maintenant il n’hésitera plus à demander de l’aide s’il en a besoin. Il encourage d’ailleurs les hommes à en faire de même : «Faites-vous confiance et faites confiance aux autres. Si vous avez le moindre doute, il ne faut pas hésiter à consulter.
Il n’y a jamais de mauvais moment pour demander de l’aide, mais il faut le faire avant qu’il ne soit trop tard
Ça peut faire mal au début, mais ça fait partie du processus de guérison. Et puis si ça fait mal, c’est qu’on a touché un point sensible à aborder. Alors il faut continuer!»
Et lui, il continue. Comme une évidence, comme lorsqu’il est devenu père, il s’implique toujours à 200 %, en prenant aussi soin de lui-même maintenant.
Depuis quelque temps, son fils semble aller mieux. Toujours suivi de près, il reste très impliqué dans son suivi et déploie de grands efforts pour mener une vie de préadolescent normale. Et selon lui, c’est en grande partie grâce à l’aide de son papa:

«Mon papa m’aide beaucoup, il est toujours là pour moi. Il est drôle, il est gentil, on joue au foot… Quand on est ensemble, ça va tout de suite mieux. Et en plus… il fait super bien à manger!»
Merci à cette famille pour son témoignage. Bonne fête des Pères à tous les papas de la communauté CCSMTL!