Chaque jour, dans nos unités de soins, les préposé.e.s aux bénéficiaires (PAB) jouent un rôle essentiel auprès de nos usagers et usagères. Dès les premiers
instants de la journée jusqu’au coucher, ils et elles veillent au confort, à la dignité et au bien-être des personnes les plus vulnérables de nos différents établissements.
Bien au-delà des nombreuses tâches physiques de la vie quotidienne — aide à l’hygiène, aux repas, aux déplacements, mais aussi présence réconfortante et écoute bienveillante — ce sont souvent des repères et les visages les plus familiers pour les patients et patientes.
En étroite collaboration avec les équipes infirmières et les autres professionnel.le.s de la santé, ils et elles observent, signalent et interviennent avec rigueur et attention. Grâce à leur vigilance et leur proximité avec les personnes dont nous prenons soin, ce sont des partenaires incontournables dans la qualité des soins et la sécurité des milieux de vie.
Journal de bord
8 h : Ma journée commence par un rapport des événements de la nuit précédente et la remise du plan de soins de chaque patient et patiente.
8 h 15 : Le déjeuner arrive de la cuisine, je distribue les cabarets. J’installe les patients et patientes pour manger, les aide à ouvrir les différents produits et contenants. Plusieurs personnes ont des capacités affaiblies, je les aide donc à faire leurs rôties, je leur donne les ustensiles ou je les stimule pour leur permettre de se nourrir, selon les besoins.
8 h 30- 8 h 45 : Il est temps de ramasser les cabarets et de les renvoyer en cuisine. C’est toujours un moment critique, car il faut manipuler les portes anti-fugue et s’assurer que personne n’essaie de fuir. Nos patients et patientes sont parfois en état de confusion, ou de désorientation avec des troubles de la mémoire ou encore en perte d’autonomie. Pour plus de sérénité, on installe un bracelet avec une puce anti-fugue : lorsqu’un patient ou une patiente s’approche des portes, l’alarme se met à sonner pour nous aviser. Certains et certaines sont en garde préventive par la justice, je dois les surveiller de manière attentive.
8 h 50 : Dans une unité comme le 3AB, les usagers et usagères ont plusieurs rendez-vous médicaux dans la journée : radiographie, scanner, urologie… Je dois les préparer pour y aller.
Je dois informer une patiente qu’elle est attendue pour son rendez-vous. Surprise en arrivant dans la chambre : ses vêtements et son lit sont souillés, je dois lui donner un bain au lit avant l’examen. Une collègue vient m’aider. Nous préparons savon, serviettes et débarbouillettes pour le nettoyage. Quelques minutes plus tard, Madame est prête pour son rendez-vous médical!
9 h-10 h : Un patient très confus est arrivé de l’urgence hier soir. Aujourd’hui, il veut partir de l’hôpital. Malheureusement, il est à haut risque de chute. Pour éviter tout débordement, j’installe — à la demande de l’infirmière — un tapis de mobilité sous le piqué du patient. Ainsi une alarme sonnera si quelqu’un tente de sortir de son lit. Je fais ensuite sa toilette. Avec la maladie, la confusion, parfois l’agitation que tout cela entraîne, les patients et patientes oublient parfois leur propre hygiène.
10 h-11 h : Avec une collègue, je donne le bain au lit aux personnes hospitalisées qui doivent rester alitées. Un moment parfois très difficile ou très facile selon l’histoire de la personne. C’est souvent un défi pour moi : faire la toilette tout en respectant la dignité et l’intimité de la personne.
11h-12h : Je récupère les vêtements sales et change les poubelles pour un environnement tout neuf. Je fais ensuite le lit des patients et patientes. Aujourd’hui, je prépare un patient en chaise roulante pour un examen médical après l’avoir avisé de son rendez-vous.
Chaque personne a son histoire et je me dois de m’adapter à chacune d’entre elles en tenant compte de sa spécificité : troubles de la mémoire, Alzheimer, confusion, itinérance… C’est aussi ce qui permet de mieux les accompagner lors d’exercices pour amorcer un retour au domicile, d’examens médicaux ou simplement pendant les soins d’hygiène.
Midi : Ça sent bon sur le département, le dîner arrive! J’installe les patients et patientes et je prépare leur table, le cabaret, l’assiette et le bol de soupe. Un usager est heureux aujourd’hui : le veau marengo est au menu.
Une usagère en colère a jeté son sandwich au fromage dans le corridor. Elle déteste le fromage… Je lui indique calmement que je vais faire changer son menu.
L’attention, la bienveillance et la compréhension sont les meilleurs outils face aux situations que je vis avec mes patients et patientes qui ont des troubles cognitifs.
13 h : C’est l’heure de mon lunch! À mon tour de recharger les batteries et de me changer un peu les idées.
13 h 45-14 h : Je ramasse les derniers cabarets et je m’assure que tout le monde va bien. Je m’occupe de changer les personnes qui en ont besoin et je m’informe des déplacements et rendez-vous prévus. Justement, un patient revient de la clinique d’urologie, on lui a posé une sonde. Il ne se sent pas très bien. Je le reconduis à sa chambre et je le positionne dans son lit de façon à ce que la sonde le dérange le moins possible. Je nettoie la civière qui sera prête pour un prochain rendez-vous.
14h-16h : Les deux dernières heures de mon quart de travail me permettent souvent d’accomplir des tâches connexes : nettoyage des lits suite à un départ, préparation de la chambre pour les admissions à venir…
Un patient de CHSLD arrive dans 15 minutes! Confus, il ne marche pas et ne parle que le Mandarin. Avec un collègue, nous transférons de la civière à son lit à l’aide d’une planche de transfert. Malgré la barrière de la langue, je veux créer un lien : avec quelques signes, je lui montre où se trouve la cloche d’appel et comment l’utiliser.
Il reste quelques minutes avant mon départ, j’en profite pour effectuer une dernière tournée visuelle des personnes dont j’ai la charge.
Les collègues du soir arrivent, je leur fais part des événements de la journée et leur laisse leur plan de soins.
Une journée bien occupée s’achève au 3AB. Ici, toutes les journées sont différentes : parfois agitées, parfois calmes, mais toujours actives.
En donnant mon 110 % chaque jour, je sens que je fais une différence dans la vie de mes patients et patientes. Mon objectif : rendre leur séjour agréable, malgré l’hospitalisation.
C’est la mission que je me donne comme préposé aux bénéficiaires.
Merci, Frédérick, d’avoir partagé avec nous un peu de ton quotidien. Merci à l’ensemble de nos PAB pour votre dévouement et pour la chaleur humaine que vous apportez, jour après jour.
Nous vous souhaitons une bonne journée des préposé.e.s aux bénéficiaires, le 19 mai!