Pendant les grandes transitions de vie, comme une maladie grave ou un décès prévisible, l’équilibre psychologique, psychosocial, spirituel est ébranlé. Dans ces périodes de vulnérabilité, Geneviève Bourdeau, docteure en psychologie et psychologue, est présente aux côtés des patients et patientes pour les soutenir et les aider à avancer.
Rougeole
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La psychologie médicale, pour donner de l’espoir jusqu’à la fin de la vie
Redéfinir le cadre de pratique
Seule psychologue de l’Hôpital de Verdun, Geneviève Bourdeau soutient exclusivement les patients et patientes — ainsi que les équipes de soins — des services d’oncologie et des soins palliatifs.
Elle explique : «Les équipes aimeraient que leurs usagers et usagères puissent recevoir des services en psychologie. Mais parce que je suis seule, ce suivi ne peut être offert qu’aux personnes suivies en oncologie et en soins palliatifs.
Souvent, les gens sont surpris de me voir arriver dans leur service, car ils ne savent pas qu’il y a une psychologue à l’hôpital. Je les rencontre, car je me déplace à la rencontre de mes patients et patientes. Je vais les voir là où ils et elles en ont besoin.»
En effet, Geneviève s’efforce d’offrir aux personnes qu’elle suit un service flexible, adapté à leur réalité.
Les personnes atteintes de cancer font l’objet de protocoles de soins et de traitements lourds, souvent difficile à vivre. Elles peuvent avoir du mal à se déplacer, subir des effets secondaires les obligeant à annuler leurs rendez-vous, ou même vivre une anxiété importante les empêchant de se rendre jusqu’au bureau de leur psychologue.
Pour leur permettre de recevoir le soutien dont elles ont besoin, Geneviève n’hésite pas à faire preuve de flexibilité et de proactivité dans son suivi.
Rencontre en salle de traitement, suivi par Teams ou téléphone, déplacement dans les chambres, et rondes sur l’unité d’hospitalisation… ses patients et patientes peuvent être sûr.e.s d’une chose : leur psychologue est à leur disposition!
Elle précise. «Le travail en psychologie médicale demande de la flexibilité. Les gens ont beaucoup de rendez-vous, ils se sentent faibles et ont du mal à se déplacer. Si un rendez-vous doit être annulé, c’est forcément le suivi en psychologie.
Si le cadre de pratique est trop rigide, je ne peux pas leur offrir le suivi dont ils ont besoin.
Le contexte est toujours particulier, je dois trouver des moyens créatifs de leur offrir ce dont ils ont besoin en toutes circonstances, tout en respectant le code déontologique de mon métier.»
La psychologie médicale, science de l’humanité et de l’espoir
Proactive et profondément humaine, mais jamais intrusive, Geneviève s’adapte à l’univers bien particulier de l’hôpital, face à des difficultés inhabituelles, qui sont devenues sa réalité.
Son mot d’ordre? Suivre la personne et ses besoins.
Du côté du service d’oncologie, les infirmières pivots se chargent des références des patients et patientes vers un suivi en psychologie. Une fois la demande reçue, Geneviève doit intervenir dès que possible.
Pour les personnes qui reçoivent des soins palliatifs, elle se déplace en service d’hospitalisation et vient à leur rencontre et celle de leurs proches.
Afin de pouvoir rencontrer les personnes qui en ont besoin dans un délai maximal de 48 h, elle organise son temps de manière à pouvoir offrir son soutien à celles et ceux qui en ont besoin, au bon moment.
«Si une infirmière pivot m’appelle pour me signaler qu’une personne semble en détresse en salle de traitement, je ne peux pas attendre une semaine pour intervenir. Les gens reçoivent leur traitement de chimio pendant plusieurs heures, alors je m’organise pour être en mesure d’aller les rencontrer.
Sur place, je m’assure d’obtenir un consentement éclairé pour intervenir dans ce lieu qui manque de confidentialité, pour l’aider au moment même où elle en a besoin.
J’interviens aussi auprès de personnes hospitalisées, dans leur chambre, quand elles sont disposées à me recevoir et à parler.»
Sensible à leur réalité, elle doit répondre à des besoins très variés, de l’annonce d’un diagnostic à l’arrêt des traitements, en passant par l’anxiété due à la maladie, a des antécédents d’enjeux de santé mentale, ou encore des tensions dans la famille, la détresse des proches et autres difficultés, qui augmentent la vulnérabilité des personnes traversant ces grandes étapes de transition.
La multidisciplinarité en soutien aux familles et aux équipes
Les équipes d’oncologie et celle des soins palliatifs de l’Hôpital de Verdun rassemblent des spécialistes de tous horizons, qui allient leurs expertises pour entourer les patients et patientes à tous les niveaux.
Genevièe collabore donc avec des travailleuses sociales, travailleurs sociaux, infirmiers et infirmières, médecins, ergothérapeutes, etc., pour garantir un suivi optimal et un soutien solide.
Dans les services où elle intervient, Geneviève rassure et soutient ses collègues, parfois marqué.e.s par des annonces ou des fins de vie difficiles. Ensemble, les équipes échangent et abordent avec le plus de sérénité possible les soins nécessaires à des moments cruciaux de la vie des usagers et usagères et de leurs familles.
Geneviève confie, « Le travail interdisciplinaire est très important en milieu hospitalier
Toute l’équipe est importante, on est ensemble autour des patients et patientes, on n’est jamais isolées.
En tant que psychologue, j’essaie d’aider mes collègues à comprendre les personnes et leurs réactions, quand c’est un peu plus difficile.
Ensemble, on peut ventiler sur les situations compliquées. Une fin de vie peut être bouleversante pour les équipes, alors je suis là pour elles aussi.»
Parce que la majorité des gens suivis en oncologie ont une famille et un entourage, le cancer touche tout un réseau. Les personnes qui entourent le ou la malade ont aussi besoin d’être accompagnées.
En soins palliatifs, par exemple, Geneviève peut travailler auprès des familles pour les aider à traverser la fin de vie de leur proche, quand ce dernier ou cette dernière ne peut plus interagir.
Elle offre aussi un accompagnement à court terme après le deuil. En effet, la philosophie des soins palliatifs du CCSMTL permet aux proches de venir se confier et se ressourcer auprès de l’équipe après la perte d’un être cher suivi par nos services.
L’espoir, jusqu’au bout de la vie
Sans jamais adopter de « pensée positive à tout prix », Geneviève tient avant tout à laisser à ses patients et patientes l’espace nécessaire pour parler de leur réalité.
Alors qu’il peut être très douloureux d’aborder des sujets difficiles comme la sévérité d’une maladie ou même la fin de vie avec ses proches, le travail en psychologie doit permettre aux personnes qui le souhaitent de parler, de se confier.
«Je dois composer principalement avec la détresse psychologique à l’avant-plan. Face à la situation de mes patients et patientes, je dois être dans une position de soutien et d’écoute.
Je ne suis pas là pour leur dire que ça va bien aller. Je suis là pour leur permettre de vivre leur réalité et leurs peurs, en travaillant pour qu’ils et elles ne vivent pas dans un état d’anxiété permanent.
Les gens que je rencontre souffrent d’un cancer. C’est inquiétant, et on doit leur donner un espace neutre pour le dire.»
Et quand, dans certains cas, les traitements doivent prendre fin, et que la vie s’en retrouve raccourcie, Geneviève tient à cultiver l’espoir jusqu’aux derniers instants. Avec délicatesse, elle aide ses patients et patientes en fin de vie à définir des objectifs à court terme, pour vivre jusqu’au bout une vie qui leur ressemble.
Toujours en revenant à la réalité, elle offre aux personnes qu’elle suit la possibilité de rester dans l’espoir que de belles et bonnes choses peuvent arriver. De la possibilité de recevoir une visite, à la volonté de déguster un repas particulier, d’écouter un morceau de musique ou simplement de se confier, Geneviève et ses patients trouvent des outils pour savourer chaque instant de la vie, jusqu’au bout de la vie.
Geneviève confie, «Mon travail c’est de revenir à la réalité et de toujours être dans l’espoir. L’espoir, on peut l’ajuster et l’adapter à toutes les situations.
En soins palliatifs, on voit une véritable amélioration de la qualité de vie. On se prépare pour le pire, mais on espère le mieux.
Ce que je tiens à transmettre, avant tout, c’est que les gens qui ont le cancer ou les gens qui reçoivent des soins palliatifs ne sont pas juste une maladie.
La maladie n’est qu’une petite partie d’eux. Ce sont juste des gens. Et ils ont de belles choses à vivre, jusqu’au bout.»
Auprès de ses patients et patientes et de ses équipes, le soutien sans faille de Geneviève Bourdeau garde allumée l’étincelle de vie qui nous anime tous et toutes, et nous rappelle que même si la maladie est une difficile étape à franchir, même si la mort est une étape incontournable pour nous tous et toutes, la vie est précieuse. Envers, contre tout, et jusqu’au bout.
Merci Geneviève, pour ton travail essentiel et ton soutien aux usagers et usagères qui en ont le plus besoin.