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Centre intégré universitaire
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L’amour jusqu’au dernier souffle

Madeleine David, 80 ans, mère de 3 filles et grand-mère de plusieurs petits enfants, a été admise au service des soins palliatifs de l’Hôpital de Verdun après un diagnostic sans appel.

Pendant plusieurs semaines, Madame David a fait preuve de courage face aux nouvelles difficiles, d’optimisme envers et contre tout et d’une grande force, dans un quotidien bouleversé et bouleversant.

Ses filles, Marie-Claude, Sophie et Roxanne Sabourin, l’ont accompagnée à chaque étape de son cheminement, de son hospitalisation à l’Hôpital de Verdun, à ses derniers instants à l’unité des soins palliatifs.

Madame David, Marie-Claude, Sophie et Roxanne Sabourin

Là où le soin prend tout son sens

De mauvaises nouvelles en mauvaises nouvelles, Madeleine David a fait face sans jamais perdre de vue ses objectifs : Remarcher et rentrer chez elle. Après avoir atteint le premier, Madeleine David a traversé sa dernière épreuve avec courage et détermination, accompagnée de sa famille et d’une équipe des soins palliatifs humaine et bienveillante.
Marie-Claude Sabourin, sa fille aînée, témoigne : «À l’Hôpital de Verdun, elle n’a reçu que de bons soins. Et à son arrivée en soins palliatifs, on a senti un aspect plus personnel. On savait que Maman était entre de bonnes mains, même quand on n’était pas là.»

Alors qu’avant son hospitalisation, Madame David ne sortait plus de chez elle depuis 2 ans, sa famille confie qu’elle avait retrouvé la vie sociale qui lui manquait auprès de l’équipe de Dominique Demers, gestionnaire des Soins palliatifs de Verdun.
Entourée de bénévoles, de préposé.e.s, d’intervenants et intervenantes spirituel.le.s, elle a pu, au crépuscule de sa vie, partager en toute confiance ses émotions, ses doutes et ses joies.
Pour ses filles, ce soutien qui était au départ un soulagement s’est progressivement transformé en liens solides avec les membres de l’équipe.
Sophie Sabourin partage : «Ça prend beaucoup d’humanité pour travailler en soins palliatifs, parce que ce sont des gens très vulnérables, qui sont dans les chambres. Ma mère a été chanceuse de pouvoir être hospitalisée ici. Parce que des gens qui prennent le temps, un petit sourire, un petit bonjour, ça fait toute la différence pour la personne qui est ici dans son lit.»

Partager ensemble les petites joies du quotidien

Des soins et services qu’a reçus Madame David, ses filles retiennent surtout l’aspect humain.

Roxanne Sabourin se remémore la douceur et la tendresse des bénévoles. Avec émotion, elle partage un souvenir précieux : «J’ai été témoin d’un moment merveilleux. Une musicienne était venue jouer de la harpe. Ma mère écoutait, une bénévole lui tenait la main. Le contact humain entre elles disait tout : sans mot, elles étaient connectées. Quand la musique s’est arrêtée, elle était apaisée, elle a dit “Merci, j’ai reçu une caresse de ma maman.”»

Tour à tour elles racontent des anecdotes drôles et émouvantes vécues durant les dernières semaines de vie de leur maman: les membres de l’équipe lui offrant des pommes, un sandwich à la moutarde dont elle avait tellement envie… Et la pensée du jour, inscrite tous les matins sur le tableau de sa chambre, devenue un moment quotidien précieux puis une tradition, qu’ont gardée les filles de Madame David et l’équipe de l’unité. Comme un lien indestructible entre cette dame âgée si forte et attachante, et celles et ceux qui l’ont aimée — depuis toujours ou quelques jours.

Sophie Sabourin raconte : «Dominique a commencé à écrire une pensée positive, et Maman aimait beaucoup ça. C’est devenu notre rituel : tous les jours on pigeait une pensée, et on l’écrivait. Ce sont de petits gestes, qui se transforment en repères importants pour les gens qui sont hospitalisés et qui vivent des moments difficiles.»

C’est en souvenir de ce lien inattendu que, le jour où nous les avons rencontrées, Marie-Claude, Sophie et Roxanne Sabourin ont tenu à offrir à Dominique cette boîte à pensées que tous et toutes avaient tant appréciée.

Soins palliatifs et de fin de vie

Pour l’équipe des soins palliatifs c’est très simple : le patron, c’est le patient ou la patiente, et tout est fait pour assurer un passage plus paisible vers la dernière étape de la vie.

Cette philosophie humaniste, ou approche de la Dernière note, s’étend à tous les niveaux de la prise en charge, auprès des personnes hospitalisées comme de leur entourage.

À chaque nouvelle étape, une équipe multidisciplinaire est disponible pour aider les patients et patientes, et soutenir les personnes qui les accompagnent.
Roxanne Sabourin explique «Ce qui m’a marquée, c’est de voir toute l’équipe accueillir le passage des émotions, que ce soit les médecins, médecins, les infirmiers et infirmières, les préposé.e.s…

Malgré son humeur des fois qui pouvait être brusque, elle était toujours bien accueillie. Les gens étaient conscients de ce qui se passait, et ils le respectaient. Dominique nous préparait aussi, elle nous disait tout ce que l’on devait savoir et ce qui s’en venait. Ça nous a beaucoup aidées, on était plus solides.»
Toujours bien entourée, c’est dans une ambiance chaleureuse, presque familiale, qu’elle a vécu ses derniers jours avec «son monde».
Marie-Claude Sabourin explique : «Quoiqu’il arrive, il y avait du monde avec elle jour et nuit.

Il y avait des choses qu’elle n’osait pas nous dire, parce qu’on est ses filles. Mais nous sommes certaines qu’elle avait plein de gens à qui parler parce qu’à la veille de son départ, quand on pressentait que ça s’en venait, des préposé.e.s, des gens du ménage, des infirmières et des infirmiers tenaient à passer pour la voir avant son départ.»

Quand les larmes deviennent une force

Pour cette femme de tête, l’approche de la fin a été difficile à accepter. Mais en équipe, avec sa famille, toutes les personnes autour d’elles l’ont accompagnée au fil des limites de son corps, pour accepter cette réalité en respectant toutes ses volontés.

Jusqu’à la fin de sa vie, Madeleine David a pu compter sur la douce présence de sa famille, et sur les petites attentions des membres de l’équipe, avec qui elle avait noué une relation de confiance d’une grande sincérité.

Quand est arrivé le moment de partir, ses filles ont été informées et entourées à chaque instant, pour pouvoir se préparer à vivre cette transition naturelle, mais si difficile à vivre.

Cet accompagnement reste gravé dans leur mémoire, comme un baume sur le cœur après ce douloureux départ.

Dans les nuits passées toutes ensemble dans la chambre de leur maman, dans les cafés offerts par Ali quand elles avaient besoin de courage, dans la présence imprévue de Marilou, dans la solide écoute de Dominique, elles puisent un réconfort précieux qui guide leur deuil aujourd’hui encore.

 «J’étais celle qui posait beaucoup de questions au nom de la famille. Mais jamais je n’ai senti que je dérangeais, et surtout, on m’a toujours rappelée. 
Cet accompagnement, c’est ce qui nous a permis de l’accompagner et de la rassurer jusqu’à la fin. C’était thérapeutique, en quelque sorte.»
Sophie Sabourin

«Depuis qu’elle est décédée, on n’est pas soulagées, mais on est en paix, parce qu’on sait qu’on l’a accompagnée du mieux qu’on pouvait. 
Elle ne voulait pas être toute seule, elle voulait qu’on soit là. Et on a pu lui offrir ça jusqu’à la fin. Est-ce que ça apaise son départ? Un peu, oui.»
Roxanne Sabourin

«À l’hôpital, le milieu était tellement humain qu’on a pu vivre ça en accueillant les différences de chacune, et en répondant à nos besoins dans ce processus. Ça nous a encore plus rapprochées. C’est très apaisant.
C’est un grand moment dans une vie, le moment du départ. Pouvoir le vivre avec elle, c’était comme une transition bienfaitrice vers la fin.»
Marie-Claude Sabourin

Soins palliatifs et de fin de vie