Partager ensemble les petites joies du quotidien
Des soins et services qu’a reçus Madame David, ses filles retiennent surtout l’aspect humain.
Roxanne Sabourin se remémore la douceur et la tendresse des bénévoles. Avec émotion, elle partage un souvenir précieux : «J’ai été témoin d’un moment merveilleux. Une musicienne était venue jouer de la harpe. Ma mère écoutait, une bénévole lui tenait la main. Le contact humain entre elles disait tout : sans mot, elles étaient connectées. Quand la musique s’est arrêtée, elle était apaisée, elle a dit “Merci, j’ai reçu une caresse de ma maman.”»
Tour à tour elles racontent des anecdotes drôles et émouvantes vécues durant les dernières semaines de vie de leur maman: les membres de l’équipe lui offrant des pommes, un sandwich à la moutarde dont elle avait tellement envie… Et la pensée du jour, inscrite tous les matins sur le tableau de sa chambre, devenue un moment quotidien précieux puis une tradition, qu’ont gardée les filles de Madame David et l’équipe de l’unité. Comme un lien indestructible entre cette dame âgée si forte et attachante, et celles et ceux qui l’ont aimée — depuis toujours ou quelques jours.
Sophie Sabourin raconte : «Dominique a commencé à écrire une pensée positive, et Maman aimait beaucoup ça. C’est devenu notre rituel : tous les jours on pigeait une pensée, et on l’écrivait. Ce sont de petits gestes, qui se transforment en repères importants pour les gens qui sont hospitalisés et qui vivent des moments difficiles.»
C’est en souvenir de ce lien inattendu que, le jour où nous les avons rencontrées, Marie-Claude, Sophie et Roxanne Sabourin ont tenu à offrir à Dominique cette boîte à pensées que tous et toutes avaient tant appréciée.
Pour l’équipe des soins palliatifs c’est très simple : le patron, c’est le patient ou la patiente, et tout est fait pour assurer un passage plus paisible vers la dernière étape de la vie.
Cette philosophie humaniste, ou approche de la Dernière note, s’étend à tous les niveaux de la prise en charge, auprès des personnes hospitalisées comme de leur entourage.
À chaque nouvelle étape, une équipe multidisciplinaire est disponible pour aider les patients et patientes, et soutenir les personnes qui les accompagnent.
Roxanne Sabourin explique «Ce qui m’a marquée, c’est de voir toute l’équipe accueillir le passage des émotions, que ce soit les médecins, médecins, les infirmiers et infirmières, les préposé.e.s…
Malgré son humeur des fois qui pouvait être brusque, elle était toujours bien accueillie. Les gens étaient conscients de ce qui se passait, et ils le respectaient. Dominique nous préparait aussi, elle nous disait tout ce que l’on devait savoir et ce qui s’en venait. Ça nous a beaucoup aidées, on était plus solides.»
Toujours bien entourée, c’est dans une ambiance chaleureuse, presque familiale, qu’elle a vécu ses derniers jours avec «son monde».
Marie-Claude Sabourin explique : «Quoiqu’il arrive, il y avait du monde avec elle jour et nuit.
Il y avait des choses qu’elle n’osait pas nous dire, parce qu’on est ses filles. Mais nous sommes certaines qu’elle avait plein de gens à qui parler parce qu’à la veille de son départ, quand on pressentait que ça s’en venait, des préposé.e.s, des gens du ménage, des infirmières et des infirmiers tenaient à passer pour la voir avant son départ.»