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Centre intégré universitaire
de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal

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Vaccination contre la rougeole  

Des cas de rougeole ont récemment été confirmés au Québec, dont plusieurs à Montréal. Dans le contexte d’une hausse du nombre de cas, la Santé publique rappelle que la vaccination demeure le meilleur moyen de se protéger contre la maladie. 

Pour en savoir plus sur la vaccination

Actualités

Le docteur qui rendait les gens heureux

Le docteur Stanley Vollant, chirurgien général à l’Hôpital Notre-Dame, a été nommé membre de l’Ordre du Canada en décembre 2022.

C’est le 21 juin, Journée nationale des peuples autochtones, qu’il se verra remettre cette prestigieuse décoration des mains de Son Excellence la très honorable Mary Simon, première gouverneure générale autochtone du Canada.

Un symbole fort et une immense fierté, que le premier chirurgien autochtone du Québec reçoit en toute humilité. 

Entré en médecine en 1984, avec la ferme intention d’aider son peuple, il est devenu chirurgien par passion, bien sûr, mais surtout pour remplir la mission que lui avait confiée son grand-père : faire des études, apprendre la langue, les lois et les sciences des non autochtones. Et revenir défendre les siens.

« Je suis devenu le premier chirurgien d’origine autochtone québécois, le deuxième chirurgien d’origine autochtone du Canada. J’étais l’un des pionniers en médecine. Je portais le poids de mon peuple sur mes épaules, et c’était lourd à porter. J’ai trouvé ça difficile, mais j’ai continué. J’ai persévéré. Et il y a eu ma grande marche aussi… Tout ça m’a permis de travailler pour les Premières nations, et pour ma communauté, les Innus. 

C’est tout ce parcours, et tous ces progrès qui sont récompensés aujourd’hui. Je suis très honoré de recevoir cette médaille-là. Ça me donne envie de poursuivre mes efforts. »

Pour ce grand défenseur de la santé des peuples autochtones, la santé va bien plus loin que les soins. Dans ce qu’il décrit comme une vision holistique, le docteur Vollant tisse des liens entre qualité de l’implication, la qualité de l’eau et de l’environnement, et les réalités sociales qui influent sur la santé des gens.

Un médecin qui nous rapproche

Ce chirurgien passionné par son métier, qui voit chaque intervention comme un nouveau défi et une occasion de rendre service à son prochain, considère sa proximité avec la population diversifiée de l’Hôpital Notre-Dame comme une richesse.

« Mes patient.e.s m’enrichissent. Grâce à mon travail, je peux dire bonjour en plus de 20 langues! Quand je salue mes patients et patientes dans leur langue, la relation patient.e.-médecin change. La personne en face sait que je m’intéresse à elle, que je la respecte. Ça la rend heureuse. Je pense que c’est comme ça que la médecine devrait être pratiquée. On devrait arrêter de considérer qu’en médecine, il y a des personnes supérieures et inférieures. Il y a un fond de colonialisme là-dedans. Il faut décoloniser la médecine : c’est-à-dire que les médecins et les patient.e.s doivent être des partenaires, en tout égalité.

Ça fait écho aux valeurs de l’Hôpital Notre-Dame. Ça va beaucoup me manquer quand je partirai. »

En effet, le Docteur Stanley Vollant se prépare à prendre de nouvelles fonctions, à titre de directeur de la santé publique, au sein de la Commission de la santé et des services sociaux des Premières nations du Québec et du Labrador. Le seul directeur de la santé publique d’origine autochtone.

Quand la boucle est bouclée

À ce poste, créé il y a près de 3 ans, Docteur Vollant aura la possibilité de travailler plus précisément, plus rigoureusement aussi, sur des aspects propres aux réalités sociales et à la santé des Premières nations. Comme un pionnier, avec des stratégies adaptées.

« Il y a toujours, chez les Autochtones, cette vision du colonisateur qui persiste, la vision du médecin qui veut imposer sa vision d’ailleurs. C’est plus naturel, quand les conseils et la vision viennent d’une personne du même peuple. » 

Il explique que les communautés autochtones font face à des problèmes bien précis : obésité, diabète, augmentation des maladies cardiaques, santé mentale et toxicomanie.

Selon lui, « Si on s’attaque à l’obésité, le diabète va diminuer, les maladies cardiaques aussi. Ensuite, on doit trouver des stratégies face aux problèmes de santé mentale et de toxicomanie. Ce sont les deux pôles à prendre de front. En s’attaquant à ces problèmes, on s’attaque à 60 % des problèmes de santé des Premières nations.

Et bien sûr, il y aura le défi des ressources humaines et de la pénurie de main-d’œuvre. »

Le tout, en lien avec les directions de la santé publique de plusieurs provinces, et du Canada. 

Pour celui qui avait choisi de faire médecine pour aider son peuple, plus qu’un rôle sur mesure, ce poste qui l’attend sera aussi une magnifique occasion de redonner à sa communauté. 

Une communauté fière de sa réussite, et de toutes ses réalisations, qui ont rejailli sur chacun et chacune de ses membres. Une communauté qui attendait son retour.

Un retour aux sources

Alors qu’il prendra ses fonctions le 1er avril 2024, impossible pour le docteur Vollant de quitter complètement cet Hôpital Notre-Dame qu’il a tant aimé, qui a forgé le chirurgien d’exception qu’il est aujourd’hui.

Il continuera à y pratiquer une fois par semaine, pour rester présent auprès de ses patientes et patients, et pour rester au plus près de la réalité du terrain.
Cependant, il a l’esprit tourné vers l’avenir. Le sien, celui des Innus et de l’ensemble des Premières nations qui l’accueilleront bras ouvert, lui qui a tant travaillé pour les défendre.

« En devenant directeur de la santé publique, je vais me réconcilier. Avec moi-même déjà, et puis avec les miens qui auraient aimé que je sois plus présent. Je vais retourner travailler auprès de mes frères et sœurs, en maintenant une certaine présence ici bien sûr. »

Au-delà des soins et services sociaux, son rôle sera aussi de faire reconnaître la réalité des Premières nations aux plus hautes instances de l’état et de créer des liens efficaces avec les structures provinciales. 

De travailler main dans la main avec les gouvernements, et main dans la main avec les siens. 

Les ancêtres de Dr Vollant

Le 21 juin, l’Ordre du Canada viendra récompenser l’ensemble de l’œuvre du Docteur Vollant.  Une œuvre inspirée de ses grands-parents, de sa mère, de ses enfants, du peuple Innu, de ses patients et patientes, et de toutes les générations qui attendaient qu’enfin, on reconnaisse leur réalité.

Une œuvre qui a rendu tant de gens heureux. Une œuvre de réconciliation. 
Tshinishkumitin, Docteur Vollant. Et bon vent!