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Centre intégré universitaire
de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal

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Vaccination contre la rougeole  

Des cas de rougeole ont récemment été confirmés au Québec, dont plusieurs à Montréal. Dans le contexte d’une hausse du nombre de cas, la Santé publique rappelle que la vaccination demeure le meilleur moyen de se protéger contre la maladie. 

Pour en savoir plus sur la vaccination

Actualités

Le « tour du chapeau » pour Yao Séna Atitso, infirmier aux soins intensifs à HND

Yao Séna Atitso, infirmier aux soins intensifs à HND, a réalisé un véritable tour de force  en ayant réussi, à lui seul, à recruter trois personnes pour venir travailler au CIUSSS alors que nous déployons tous les efforts possible pour le recrutement du personnel.

Ce coup de maître n’est certes pas passé inaperçu ! Le sujet a été apporté à notre comité éditorial qui a décidé de poser quelques questions d’entrevue avec M. Séna Atitso, afin de connaître la recette de son succès !

Voici !

CCSMTL : Bonjour Yao, pourquoi aimez-vous travaillez au CCSMTL ?

YSA : Mon choix de venir travailler au CCSMTL, il y a bientôt trois ans, était basé sur le délai d’orientation d’environ 20 jours accordé aux infirmières nouvellement recrutées pour s’adapter à leur nouvel environnement de travail. Un délai relativement long – comme celui offert au CCSMTL -, était important pour moi afin de mieux apprendre et réussir mon intégration au sein des équipes de soins. Voici les raisons qui me motivent à poursuivre ma carrière au CCSMTL :

Le CCSMTL a une philosophie organisationnelle basée sur l’accompagnement des employés, et non sur la sanction tout azimut, dans le développement de leurs expériences et de leurs carrières;
Les équipes de soins sont jeunes, partagent relativement les mêmes défis et sont solidaires;
Les cheffes d’unité/gestionnaires, du moins celles avec qui j’ai eu la chance de collaborer, développent de plus en plus des styles de leadership transformationnel, un levier important pour bâtir des équipes de soins solides, dynamiques et efficaces;
Les conseillères en soins sont très disponibles pour les équipes de soins et elles sont proactives
 

CCSMTL : Qu’est-ce qui vous a motivé à participer à l’effort de recrutement ?

YSA : La pénurie des ressources infirmières est un cercle vicieux pour nous tous au CCSMTL et ailleurs au Québec. Nous dénonçons tous la pratique du temps supplémentaire obligatoire (TSO) dans les milieux de soins. Mais rester les bras croisés et penser que c’est par décret/arrêté ministériel qu’on pourrait mettre fin à cette pratique est une appréciation erronée selon ma compréhension. Je suis convaincu que le recrutement et le maintien en emploi de nouvelles infirmières est la principale solution pour améliorer la qualité de vie au travail de nous tous. C’est pourquoi je me sens interpellé personnellement par les efforts de recrutement de l’employeur et je ne cesse de partager ma vision de la situation de pénurie actuelle avec mes collègues. Les primes de motivation offertes, au CCSMTL, aux employés qui participent à l’effort de recrutement sont généreuses et appréciées mais ce n’est pas la raison principale pour ma part.

CCSMTL : Quels sont vos arguments pour convaincre les candidats à venir travailler chez nous ?

YSA : J’avance un seul et même argument auprès des candidats et ça fonctionne jusqu’à présent. Je mets de l’avant la philosophie du CIUSSS, que les conseillères en soins infirmiers appliquent bien de mon point de vue. Cette philosophie consiste à accompagner les nouvelles recrues dans le développement de leurs pratiques au lieu de les sanctionner et les remercier quelques jours plus tard. Les nouvelles infirmières sont motivées à travailler et ne demandent qu’une seule chose : elles veulent qu’on leur accorde un peu du temps pour apprendre et s’adapter à leur environnement clinique afin de développer la capacité à prendre en charge un nombre de patients supérieur à un ou deux, c’est-à-dire le nombre de patients qu’elles ont l’habitude de prendre en charge durant leur stage. Si on leur offre cette possibilité, la majorité restera en emploi.

CCSMTL : Quelles sont les différences entre être infirmier ici au Québec, par rapport à être infirmier au Togo, votre lieu de naissance ?

YSA : Les différences sont tant sur le plan de la reconnaissance socioprofessionnelle que sur celui du développement de carrière. Au Québec, la profession infirmière est beaucoup plus valorisée qu’au Togo, mon pays d’origine. Car être infirmier au Togo, c’est choisir être au bas de l’échelle des professions de la santé. C’est la science médicale qui s’arroge encore tous les droits dans les prises de décisions. Récemment, depuis mon départ en 2015, de nouvelles possibilités sont offertes, permettant aux infirmières de poursuivre les études de 2ème cycle dans d’autres spécialités (anesthésie-réanimation, stomatologie, santé environnementale, nutrition, santé mentale). Les études de 3ème cycle et post doctorales pour les infirmières n’existent pas, ce qui limite le développement de carrière pour plusieurs. Tout comme dans plusieurs pays africains, la profession est fortement masculinisée contrairement aux pays occidentaux où les femmes y sont en majorité.

CCSMTL :  Qu’aimeriez-vous dire au sujet du processus qui vous a amené à travailler comme infirmier au Québec et plus particulièrement au CCSMTL ?

YSA : Je suis arrivé au Québec avec la résidence permanente après l’obtention du certificat de sélection du Québec (CSQ). C’est un programme bien organisé par les deux paliers de gouvernement et qui choisit les candidats qui remplissent les conditions de sélection et d’admission établies. Le programme offre des opportunités aux personnes qui aiment les défis et qui souhaitent réaliser leur rêve canadien. La seule amélioration à apporter à ce programme serai de réduire les délais de traitement des dossiers. Dans mon cas et à l’époque, la procédure avait pris quatre ans.