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Centre intégré universitaire
de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal

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Actualités

Psychoéducation : le vécu partagé pour soutenir les jeunes et leurs familles

Depuis 24 ans, Claudia Beaudin est psychoéducatrice dans les services d’adaptation et de réadaptation en déficience intellectuelle pour les jeunes de 0 à 17 ans au Centre de réadaptation en déficience intellectuelle et en troubles envahissants du développement (CRDITED) à Montréal-Nord.

Passionnée des relations humaines

Après un début sa carrière en administration, elle se découvre une passion pour les relations humaines. Elle souhaite comprendre comment l’être humain fonctionne en général, ce qui se passe dans le cerveau humain…

Elle décide donc de se tourner vers la psychologie.

Durant sa dernière année de stage, elle travaille dans un centre de réadaptation en soutien à domicile.

« J’étais très mal à l’aise au début : je me demandais comment j’allais pouvoir travailler avec une clientèle qui avait des défis à différents niveaux.

Et finalement, je suis tombée en amour avec la clientèle et leur détermination. J’étais également très touchée par leurs parents et tout ce qu’ils faisaient pour les aider. »

Après avoir travaillé en résidence à assistance continue en tant qu’éducatrice, elle décroche finalement un poste de psychoéducatrice pour les jeunes de 0 à 17 ans.

Un travail de collaboration avec les éducateurs et éducatrices

Claudia a pour rôle de soutenir les éducateurs et éducatrices qui reçoivent les dossiers, qui sont sur le terrain.

Les psychoéducateurs et psychoéducatrices sont ainsi interpellé.e.s lorsque ces dernier.ère.s font face à un défi particulier, une situation plus complexe, un besoin de comprendre certains comportements.

Claudia Beaudin psychoéducatrice et Eva Levy, éducatrice, un duo inséparable et une collaboration fructueuse pour les jeunes et leurs familles.

Être sur le terrain pour mieux comprendre

« Je crois beaucoup au vécu partagé et au pouvoir du vivre ensemble et j’aime pouvoir me faire ma propre idée. Je suis donc beaucoup dans le milieu avec l’éducateur ou l’éducatrice, avec la famille, les jeunes et les autres partenaires.

Ça me permet de développer une bonne relation de confiance et à mieux comprendre quelle est la situation, défis, comprendre leurs intérêts, leurs capacités.

Ensuite, on travaille ensemble pour maximiser l’autodétermination et le développement de leur plein potentiel. »

Lorsque le lien de confiance est créé, Claudia prend le temps d’analyser la situation et de faire une évaluation de la personne :

« Je vais tenir compte de son passé, de son présent, de ses intérêts, de ses capacités, de ses forces et de ses défis. Je m’intéresse aussi et surtout à ce que la personne souhaite réaliser, à ce qu’elle souhaite développer. Le but ultime est de pouvoir y parvenir. »

Passer par la motivation pour opérer un changement

« J’essaie de comprendre ce qui motive la personne et je travaille là-dessus pour l’aider.

Par exemple, j’ai eu une jeune fille qui avait, depuis 18 mois à peu près, des gros problèmes pour aller à la toilette. J’ai compris qu’elle avait très envie de faire du vélo.

Je savais qu’elle était aussi de nature anxieuse, je lui ai donc fait des dessins pour lui expliquer qu’une grande fille, qui va aux toilettes pouvait aller faire du vélo.

J’ai invité sa maman à lui expliquer ça et le problème a été réglé. »

Claudia utilise également beaucoup l’approche positive dans ses interventions. Cette approche consiste à se concentrer sur les capacités des personnes plutôt que sur leurs difficultés.

Elle dresse pour cela un tableau de 4 points :

  • Qu’est-ce qui contribue à mon bonheur?
  • Qu’est-ce qui me rend malheureux ou malheureuse?
  • Quels sont les comportements/aptitudes que je souhaiterais avoir?
  • Qu’est-ce que je fais pour m’en sortir?

« Souvent, on se concentre sur les défis et ce qui ne va pas. Alors qu’on doit se concentrer sur ce qui les forces de chaque personne. Ainsi, on augmente son estime de soi, on lui prouve qu’elle est capable. »

Un apport mutuel

« J’apprécie tellement de travailler avec ces jeunes et leur famille. Je crois en eux, je veux qu’ils sachent à quel point je les aime et qu’ils comprennent que pour moi, les accompagner est un privilège.

Des fois, je leur dis “Est-ce que tu réalises tout ce que tu as accompli? Est-ce que tu réalises que tu fais de moi une meilleure personne?” et je les remercie d’être là, car sans eux, je ne pourrai rien faire. Chaque personne est importante. »

Un grand merci pour ton témoignage, Claudia et bravo à toutes les personnes qui travaillent fort pour soutenir nos usagers et usagères en DITSA!