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Centre intégré universitaire
de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal

Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal

Rougeole

Plusieurs cas de rougeole ont été déclarés au Québec, dont certains à Montréal. Dans le contexte d’une hausse du nombre de cas, la Santé publique rappelle que la vaccination demeure le meilleur moyen de se protéger contre la maladie. 

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Actualités

Redéfinir la prise en charge de la maladie d’Alzheimer

La maladie d’Alzheimer reste un défi complexe. Cependant, les récentes avancées diagnostiques et thérapeutiques, ainsi que de nouvelles perspectives d’accompagnement non médicamenteux, offrent des possibilités très prometteuses.

Au CCSMTL, en particulier à l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (IUGM), le docteur Thomas Tannou et son équipe mettent en œuvre des approches innovantes intégrant des avancées médicales, technologiques et organisationnelles, pour offrir des services adaptés aux besoins des personnes atteintes de cette maladie neurodégénérative.

Comprendre la nature de la maladie d’Alzheimer

Quand on pense à la maladie d’Alzheimer, on s’imagine une « maladie de la mémoire ». Mais contrairement à l’idée reçue, le Dr Tannou rappelle qu’il s’agit plutôt d’une « maladie de l’adaptabilité ». En effet, l’atteinte aux mécanismes de mémorisation, en particulier dans l’assimilation de nouvelles informations, diminue les capacités d’adaptation et rend les nouvelles réalités difficiles à négocier ou à accepter, ce qui peut engendrer des comportements oppositionnels.

Les traitements traditionnels visent principalement à traiter les symptômes en diminuant l’anxiété ou en renforçant la communication entre les neurones. Or, la maladie d’Alzheimer est la conséquence d’un processus dégénératif qui commence bien avant l’apparition des premiers signes cliniques visibles, parfois même jusqu’à 10 ans en amont. Grâce aux récentes avancées thérapeutiques, une gestion plus ciblée de la maladie améliorera la prise en charge des patients et patientes beaucoup plus tôt dans l’évolution de la maladie.

Une nouvelle ère de traitements

Les anticorps monoclonaux, comme l’Aducanumab et le Lécanémab, représentent une avancée significative. Ces traitements, administrés par voie intraveineuse, ciblent les protéines bêta-amyloïdes responsables des plaques toxiques dans le cerveau. Bien qu’ils ne soient pas curatifs, ces traitements modifient la progression de la maladie et ralentissent son évolution. Déjà approuvés dans plusieurs pays dans le monde, ils ne sont pas encore autorisés par Santé Canada, mais ils seront disponibles au CCSMTL dès que possible lorsque ce sera le cas.

Il est néanmoins nécessaire d’anticiper leur arrivée sur le marché québécois en réfléchissant à l’organisation des soins et services. Ces traitements s’adresseront aux personnes concernées en début de maladie, ce qui nécessite des diagnostics dès les phases précoces et les premiers signes, pour ensuite diriger les patients et patientes vers les services spécialisés.

Au début, les traitements pourraient être offerts à un petit nombre de personnes, dont il faudra obtenir une confirmation biologique du diagnostic à l’aide des tests avancés (biomarqueurs plasmatiques ou ponctions lombaires). Une surveillance rigoureuse, incluant des examens par IRM pour détecter d’éventuels effets secondaires, sera également nécessaire. Et bien sûr, il faudra procéder à une révision en profondeur des parcours de soins pour intégrer ces nouvelles options thérapeutiques de manière efficiente.

L’intelligence artificielle et la domotique au service des personnes âgées

En complément aux avancées pharmacologiques, les technologies émergentes jouent un rôle central dans l’amélioration de l’indépendance et de la qualité de vie des personnes atteintes d’Alzheimer, notamment en renforçant leur participation sociale. Le Docteur Tannou et son équipe explorent des outils, comme des semelles intelligentes munies de capteurs GPS et de pression. Ces dispositifs permettent d’alerter la personne elle-même et, si elle le souhaite, sa personne aidante en cas de risques d’errance ou de chute.

Grâce à la domotique et à l’intelligence artificielle, l’environnement peut désormais s’adapter aux besoins spécifiques des patients. Par exemple, des capteurs d’activité ou de mouvements dans les logements des personnes vivant avec la maladie analysent les routines quotidiennes et détectent les anomalies pour ajuster les interventions de manière proactive. Ces solutions technologiques apportent également un répit essentiel aux proches aidant.e.s en réduisant leur charge mentale et en leur offrant davantage de sérénité.

Enjeux éthiques et inclusion sociale : un équilibre à trouver

Ces innovations posent néanmoins des questions éthiques majeures, notamment sur l’équilibre entre autonomie et surveillance. « Il est crucial de maximiser l’autonomie des patients et patientes tout en veillant à prévenir les risques de vulnérabilité accrue », souligne Dr Tannou. Une plus grande sensibilisation est nécessaire pour lutter contre les stéréotypes et favoriser une inclusion sociale, élément clé pour maintenir une qualité de vie optimale. « Rester actif socialement, interagir et stimuler son cerveau restent les meilleurs moyens de freiner les effets de la maladie, » insiste-t-il.

Vers une approche globale et intégrée

En conjuguant innovation médicale, technologies de pointe et inclusion sociale, l’IUGM et son centre de recherche redéfinissent les standards d’accompagnement pour les personnes atteintes d’Alzheimer. Ces efforts visent à prolonger leur autonomie, améliorer leur qualité de vie et soutenir leurs proches aidant.e.s. Grâce à ces initiatives, une vision plus humaine et durable des soins gériatriques se dessine.

Fiche informative : Les traitements en cours d’évaluation

  • Aducanumab et Lécanémab
    • Mécanisme : Anticorps monoclonaux ciblant les protéines amyloïdes
    • Mode d’administration : Intraveineuse
    • Statut : En attente d’approbation par Santé Canada