Passer au contenu principal
Centre intégré universitaire
de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal

Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal

Actualités

Semaine des infirmières praticiennes spécialisées (IPS)

Célébrons leur expertise et leur contribution essentielle

Actu_2025_11_11_SemaineIPS_PhotoSignature

Du 9 au 15 novembre, nous soulignons la Semaine des infirmières praticiennes spécialisées (IPS), une occasion de reconnaître le rôle central qu’ils et qu’elles jouent au sein du système de santé québécois depuis maintenant 20 ans.

Véritables piliers des équipes de soins, les IPS allient compétence clinique, écoute et leadership pour offrir des soins complets, accessibles et humains. Leur pratique avancée contribue à améliorer la continuité et la qualité des soins et services offerts, tout en répondant aux besoins croissants et changeants de la population.

Au sein de notre établissement, 58 IPS facilitent l’accès aux soins, soutiennent la gestion de diverses pathologies et participent activement à la promotion de la santé dans nos communautés.

Pour l’occasion, nous nous sommes entretenus avec Marie-Joëlle Johnson, IPS de première ligne au GMF-U de Verdun et à la Maison Bleue, un organisme dont la mission est de réduire les inégalités sociales en accompagnant les femmes enceintes en situation de vulnérabilité et leur famille.

Infirmière depuis 1997, Marie-Joëlle fait partie des premières cohortes d’IPS au Québec. Elle accompagne des usagers de tous âges présentant diverses problématiques de santé, dont plusieurs vivant avec des maladies chroniques, et a développé une expertise en suivi de grossesse et en pédiatrie.

Diplômée IPS en 2013, elle a été témoin de l’évolution de la profession au fil des années.

Retour sur une rencontre inspirante, tournée vers l’avenir.

Comment décrirais-tu le rôle des IPS en quelques mots ?

  • « Quand j’explique le rôle de l’IPS à mes patients, je leur dis toujours qu’on a le meilleur des deux mondes. En plus de maîtriser toutes les compétences et l’approche en soins infirmiers, on a des connaissances et des pouvoirs d’intervention au niveau médical. Disons qu’on offre une prise en charge biopsychosocial complète. Et il existe plusieurs spécialisations au sein de notre pratique, comme la première ligne, la santé mentale, la santé adulte, la pédiatrie et la néonatalogie. »

Pourquoi avoir choisi de devenir IPS ?

  • « En 2004, j’ai été engagée pour lancer le GMF du Sud-Ouest. À l’époque, on en était au début de la création des GMF. Je me suis retrouvée à accomplir toutes sortes de tâches et à pousser au maximum mon rôle d’infirmière clinicienne, mais je sentais malgré tout que j’étais encore limitée. J’avais envie d’aller plus loin dans ma pratique. (…) Je me rappelle d’un 24 décembre, alors que je couvrais le sans rendez-vous avec le médecin. Je recevais des résultats d’examens, je rédigeais les prescriptions et j’allais voir le médecin pour qu’il les signe. J’étais arrivée à un point où je me sentais vraiment bloquée dans mes interventions. »

De quelle façon le rôle d’IPS transforme-t-il le système de santé ?

  • « Par son approche. En tant qu’IPS, on a la possibilité d’offrir ce petit 5 minutes de plus au patient. Un 5 minutes qui peut faire en sorte qu’il ne se présentera pas aux urgences. Il sait qu’il a été écouté et qu’il est allé au bout de ses besoins. Ça évite les reconsultations, ça crée un lien thérapeutique de confiance et ça augmente la qualité des soins. On a une approche globale et inclusive qui ne se limite pas aux patients et à ses symptômes du moment. On sait ce qu’il fait dans la vie, on connait ses habitudes, sa famille. (…) Et on collabore également avec les médecins pour certains cas spécifiques qui nécessitent leur expertise. Médecins et IPS travaillent main dans la main. »

Comment décrirais-tu l’évolution de la profession au fil des années ?

  • « C’est comme si on avait quitté une petite boîte rigide pour une belle grosse boîte un peu plus molle. (Rires) Malgré les progrès, il y a encore des défis et des obstacles à l’avancement de la profession. Par chance, notre terrain de jeu est beaucoup plus grand. Il reste encore du travail à faire, mais je salue notre plus grande autonomie. Avant, on pouvait prescrire uniquement certains examens et médicaments. On n’avait pas le droit d’initier aucune médication. Aujourd’hui, on pose des diagnostics, on prescrit des examens de laboratoire et d’imagerie, et on peut référer à un spécialiste de façon officielle. On est ailleurs. »

Quels sont tes souhaits pour l’avenir de la profession ?

  • « La prise en charge officielle et globale des patients par les IPS. Que notre nom figure au dossier du patient à la RAMQ. Ça se fait à plus petite échelle et à certaines conditions dans les cliniques IPS. La prochaine étape serait qu’on puisse le faire en GMF. Je dirais aussi la refonte complète du programme de formation qui n’a pas suivi. Notre belle grosse boîte molle est plus grosse (Rires), mais le cursus d’enseignement universitaire et le temps consacré à la formation théorique et pratique n’ont pas évolué au même rythme que la profession. »

C’est important pour toi de former et de soutenir la relève ?

  • « Oui, absolument. Je crois profondément à l’avancement et à la valeur ajoutée de la profession. Au GMF-U de Verdun, je suis préceptrice responsable des étudiants et je participe à leur supervision en collaboration avec mes collègues. Je fais du mentorat et j’assiste avec les étudiants aux rencontres avec les universités. Je suis également sur le comité de programme de l’Université de Montréal et le sous-comité de programme pour les stages. Je suis sur le comité de transition des infirmiers et infirmières du CIUSSS. Je fais du bureau et des cliniques spécialisées pour exposer nos étudiants à plusieurs types de pratique. C’est la seule façon de préparer la relève et de faire valoir la profession d’IPS qui est encore méconnue. »

Comment décrirais-tu cette expérience unique à la Maison Bleue ?

  • « Je suis libérée du GMF-U de Verdun quelques heures par semaine pour pratiquer à la Maison Bleue. C’est mon bonbon de la semaine. L’approche est assez différente. À la Maison Bleue, je couvre principalement le volet médical, tout en conservant une approche de pratique infirmière avancée. Je travaille en collaboration avec une infirmière clinicienne, une travailleuse sociale et une sage-femme. Ensemble, on œuvre auprès de femmes enceintes en situation de grande vulnérabilité et de leur famille, souvent des nouveaux arrivants en situation de précarité financière confrontés à d’importants enjeux psychosociaux. (…) Sur le plan humain, ce partenariat avec le milieu communautaire est tout simplement formidable. En étant là où ces personnes se trouvent, dans un environnement de confiance, ça facilite notre travail et l’accès aux soins de santé, et ça évite que ces familles se retrouvent aux urgences. (…) À la Maison Bleue, j’ai vraiment l’impression de faire une différence dans la vie des gens. »

Actu_2025_11_11_SemaineIPS_01
Façade de la Maison Bleue de Verdun
Actu_2025_11_11_SemaineIPS_02
Marie-Joëlle et son étudiante, Kathy
Actu_2025_11_11_SemaineIPS_03
Marie-Joëlle et ses deux étudiantes, Audrey et Kathy
Actu_2025_11_11_SemaineIPS_04
Marie-Joëlle et sa collègue Émilie, travailleuse sociale


Profitons de cette semaine pour leur dire merci et pour mettre en lumière leur expertise et leur engagement envers la santé et le bien-être de la population.

Bonne semaine à chacun et chacune d’entre vous !